Voler un homme politique influant après la nuit tombée, rien de plus simple pour moi, enfin sur le papier. A vrai dire, une petite partie de la pègre locale commençait à apprécier mes talents de cambrioleuse sans pour autant comprendre comment je m'y prenais car je m'étais bien gardé de leur dire, cela va de soi. Avec la faune de Gotham, autant garder mes petits secrets pour moi.

Mais cette petite notoriété avait son avantage, c'est que, parfois, j'avais des contrats. Plus facile pour toucher de l'argent en billets de banque usagés. Enfin normalement. Je n'avais pas résolu mon problème de ce que je pouvais emporter, et cela me contrariait car je sentais confusément que j'aurai dû y arriver et je ne comprenait pas où se situait le blocage. Donc voler des papiers qui pour moi ne valaient rien mais qui allaient me rapporter un bon paquet de blé m'arrangeait grandement.

Minuit, l'heure du crime, non? J'entrais, comme à mon habitude. Comme si la porte n'existait pas, ni les alarmes dessus qui allaient avec. Je n'avais même pas déclenché, et pour cause l'alerte en cas d'ouverture de la porte qui nécessitait un code pour être désactivé. Facile, trop facile, en fait, j'aurai dû être plus prudente. Mais je n'y connaissais encore pas suffisamment dans le genre alarme, et en pénétrant dans le bureau, j'activais sans le savoir une alerte silencieuse. Détecteur de mouvements, une vrai vacherie.

Pour moi, j'avais tout mon temps et je le prenais, faisant le tour du bureau, cherchant les documents demandés. Tout ça sans savoir que ma présence avait été signalé au quartier général de la police. Sinon, j'aurai filé vite fait, mais voilà, je manquais encore d'expérience dans ce genre d'intrusion. Bref, je faisais du zèle et en profitait pour regarder s'il n'y aurait pas un petit extra que je pourrais glaner sans rien dire à mon employeur du moment.

Il n'y avait rien d'autres que les papiers demandés et, à regrets, je repassais la porte comme à l'aller. Je comptais emprunter un maximum le chemin naturel pour ressortir, n'utilisant ma téléportation qu'en bas, pour passer le garde qui surveillait les entrées et sorties de cet immeuble privé.

J'avançais tranquillement dans le couloir sombre, juste éclairé par les lumières de la ville, ce qui me suffisait amplement pour voir où j'allais. J'étais assez satisfaite de la réussite de mon coup, bien qu'un peu déçue de ne pas avoir trouver d'objets de valeur pouvant être emportés.

Donc, c'était l'esprit serein que j'appuyais comme n'importe qui sur le bouton de l'ascenseur.  C'est à ce moment là qu'une voix impérieuse raisonna dans le couloir.

-  G.C.P.D., plus un geste !

Hein? Comment ça, la police? Je n'avais entendu personne monter les escaliers, et ce quelqu'un serait arrivé par l'ascenseur je l'aurai à tous les coups remarqués. Bizarre, vraiment bizarre. En même temps, si le gus qui venait d'arriver pointait une arme sur moi et qu'il se décidait à tirer... Ma téléportation bien que rapide, ne pourrait pas me sauver, je serais déjà blessée avant d'avoir entendu le coup de feu.

Je tournais la tête, pour vérifier. Prudente, au départ. Pas envie qu'un excité de la gâchette trouve un prétexte pour ouvrir le feu. Et là, sans prévenir, la démone prit le dessus, renvoyant l'humaine dans l'arrière plan de ma tête. De plus en plus étrange, en général, je le sentais venir quand ma partie démoniaque voulait prendre le contrôle. Là, non.

En même temps, quelque chose en moi, peut être le fait de ne l'avoir pas entendu arrivé, demandait une explication. Je ne savais pas trop quoi, en fait. A le regarder, il ressemblait tout à fait à un humain ordinaire. Pas trop mal, même. Du genre que l'humaine aurait remarqué s'il était entré dans la boutique de fleurs.

Bon, il fallait faire quelque chose, en tout cas, détourner son attention, enfin, tout du moins, son pistolet.

Lentement, j'écartais les mains pour montrer que je n'avais pas d'armes -enfin, pour le moment - et je me retournais tout aussi doucement vers lui. Puis, provocante, ma démoniaque moitié s'avança vers lui.

"Tout doux mon grand. Je ne suis pas armée. Et comme tu vois, je fais un geste, même plusieurs. Tu vas faire quoi, maintenant?"

J'essayais de le dévisager, de savoir ce qu'il avait l'intention de faire. Tirer ou pas? S'il pensait pouvoir m'arrêter, il se fourrait le doigt dans l’œil par contre, je n'attendais que le fait qu'il baisse son arme pour pouvoir prendre la poudre d’escampette.

Sinon, il y avait toujours mon poignard, dissimuler dans un étui, dans mon dos, mais pour ça aussi, il fallait le distraire, qu'il arrête de me pointer avec sa propre arme.

Le coup de feu me prit par surprise et tinta un moment dans mes oreilles. Il avait osé! Il avait osé tiré sur moi, une femme désarmée! La démone était furax et l'humaine pas beaucoup moins. J'avais déjà vu mon reflet dans une glace, une fois quand j'étais dans cet état là. Mes yeux prenaient un reflet rougeâtre. Mais même si ce flic l'avait vu, il n'aurait pas su à quoi c'était dû et que du coup, cela pouvait être dangereux de menacer la démone.

C'est du bluff, susurra ma démoniaque moitié à l'humaine un peu affolée. Fort possible. Je devais le reconnaître que les battements de mon cœur avaient pas mal accéléré pendant plusieurs secondes. Que j'étais restée figée.

"Ho, le vilain policier qui tire sur une femme sans défense."

Roucoulais je. En même temps, je l'avais un peu provoqué. Je reculais légèrement, tout en baissant lentement les mains. Pas non plus envie de les tenir en l'air pendant un temps indéfini. Il fallait que je le déstabilise, ou tout du moins, que je le pousse à cesser de me menacer avec son arme, pour commencer. Je n'étais guère enthousiaste à utiliser mes pouvoirs devant quelqu'un, mais en cas de force majeure... Si c'était ça ou me faire arrêter, par exemple.

"J'ai parfaitement le droit d'être là. Je vais à une soirée, je me suis juste trompée d'étage. Et maintenant, vous avez cassé l'ascenseur...
Donc, je ne vais nul part avec vous et vos chef d'accusations sont totalement ridicules!"

Le temps qu'il vérifie tout ça, cela l'occuperait peut être assez pour que je file à l'anglaise. Et en même temps, je brûlais de lui poser la question de savoir comment il était monté. Je n'avais rien entendu et pourtant, je n'étais pas là depuis si longtemps que ça. Comment avait il pu être sur place aussi vite, et aussi silencieusement, surtout?

Il ne lâchait pas l'affaire, celui là. Il était calme et ne se laissait pas déstabiliser. A n'y rien comprendre. Comme s'il croisait des femmes encapuchonnées tous les jours. Il allait même jusqu'à ce moquer de moi. Bon, bien sur, je n'avais jamais réellement cru qu'il goberait cette histoire de soirée, mais au moins qu'il se laisserait distraire, au moins le temps de vérifier.

Il voulait me faire coucher à terre et me passer les menottes, et ça, il n'en était pas question. Je continuais toute fois de jouer les innocentes.

"Vol? Vol de quoi? Et de qui, surtout? Vous voyez une porte forcée vous? Non, parce qu'il n'y en a pas. Je ne sais pas quel genre de flic vous êtes, mais vous faites erreur sur la personne."

Enfin, sur la personne en face de toi, crétin, pensa ma partie démoniaque. Je reculais, refusant de me coucher, bien entendu. Je ne pensais pas qu'il me tirerait dessus réellement. Après tout, je ne le menaçais pas, tout du moins, pas encore. Et connaissant un peu la loi, faire feu sur un suspect apparemment désarmé ne se faisait pas vraiment. Enfin, pour les bons flics, et cela avait l'air d'en être un.

Non, ce n'était du genre à lâcher l'affaire, quitte à me faire relâcher après une garde à vue. Il n'était pas question qu'il me voit sans costume. Je me fichais complètement qu'il connaisse Raven, mais Rachel ne devait pas se faire connaître des services de police.

Bon, tant pis pour le secret de mon pouvoir. De toute façon personne ne voudrait le croire sur la suite des événements. La téléportation était tellement rapide que la persistance rétinienne lui ferait continuer à me voir devant lui alors que je serais déjà dans son dos. Ca, c'était les prêtres qui me l'avaient expliquer, en me disant bien de ne le faire devant personne, justement. Evidemment, je n'étais pas vraiment emballé à ce que quelqu'un me voit faire, mais là, il ne me laissait pas vraiment le choix.

Même pas le temps d'un clin d’œil, j'étais dans son dos. Dans un même mouvement, je sortais mon poignard, très coupant, et me décalant légèrement pour être un peu sur son coté, je lui mis la lame sur le coté de sa gorge. Une légère coupure apparue, avec un peu de sang rouge,  lorsque j'appuyais légèrement, pour montrer que je ne plaisantais pas, moi non plus.

Bien sur, j'aurai pu filer et j'aurai sans doute mieux fait, mais c'était ma démone qui était aux commande et ce type l'avait rendu furax. Ma moitié humaine restait en retrait, mais aux aguets, ne désirant tuer personne.

"Lâche ton flingue ou bien je vais vraiment me fâcher..."

Déclarais je. Et puis, une certaine curiosité reprit le dessus.

"Dit moi, petit malin, comment ça se fait que la police soit déjà là en si peu de temps... Et comment cela se fait que je ne t'ai ni vu ni entendu monter?"

Au moins, j'avais réussi à le déstabiliser, mais pas dans le sens où je l'aurais cru. Alors que je le croyais en mon pouvoir, il y eu comme... Je ne sais pas vraiment comment décrire ça. En plus, il faisait noir et une partie de la scène resta dans l'ombre. Les parties éclairées par les néons loin à l'extérieur me donnèrent l'impression d'un remodelage? - C'était le mot qui m'était venu spontanément à l'esprit - total de sa personne.

Il n'avait pas bougé, mais un visage totalement différent me regardait. Le corps suivi, pour qu'il se retrouve face à moi, alors qu'il n'avait pas fait un geste, tout comme moi. J'étais stupéfaite. Pas parce que c'était la première fois que je voyais un non humain, cela serait un comble pour moi... Mais parce que c'était la première fois que j'en voyais un sur terre.

Il profita de ma stupeur pour me saisir la main et éloigner ma lame de son cou. Son regard, à ce moment là. Je n'aurai pas été sous le choc de la transformation inattendue, j'aurais sans doute ri. Il croyait m'impressionner, mais il n'était pas le seul à avoir les yeux rouges, je ne me laissais pas perturber d'avantage.

Du coup, sa question me troublait. En effet qu'est ce qui me prouvait qu'il était un policier? Pas grand chose, à part le naturel avec lequel il me l'avait crié dès le départ. Mais j'avais des doutes. Un non humain qui aide des humains? Pour ma moitié démoniaque, cela dépassait l'entendement. Non, je le pris pour un concurrent. Sans en être sur, ma moitié humaine avait quelques doutes et ajoutait même le fait qu'il ne m'ait pas tué de suite.

"Un inhumain! Ainsi tu ne fais pas partie de ces minables habitants de cette planète. Tu sais que tu es mon premier depuis que je suis ici?"

Oui, il n'avait pas de chance. Sans doute pensait il me faire peur, mais ce n'était pas le premier non humain que je voyais, et pour cause. Mais il était loin d'être bête, il avait mis le nom sur son pouvoir du premier coup, il fallait que je reste prudente.

"Non, tu n'es peut être pas un policier. Pourquoi tu aiderais ces misérables, en effet? Tu es comme moi, tu leur es supérieur."

Il tenait toujours ma main armée, mais je n'avais plus vraiment de raison de le menacer, surtout après ce qu'il avait fait. Mon autre main vint prendre le couteau et le ranger dans son étui. De toute façon, si ça tournait mal, je pouvais toujours me téléporter malgré le fait qu'il me tienne. Cela pouvait être dangereux, bien sur, mais pour lui uniquement.

"Tu es quoi, en fait? Un concurrent? Mais c'est trop tard, à moins que tu ne vienne pas pour la même chose que moi. Ca te regarde, après tout, sache juste que je ne t'aiderai pas."

Un fort soupçon subsistait tout de même. J'attendais de voir ce qu'il allait me répondre pour décider de ce qu'il était, et en fait, surtout, de quel coté il était. Quant à son surnom... Je ne croyais pas un jour pouvoir dire que j'avais vu un petit homme vert. Les martiens n'existait pas, bien entendu, mais je pensais comprendre pourquoi il avait choisi ce pseudonyme.

"Très drôle, Martian. Tu dois savoir tout comme moi qu'il n'y a pas de vie sur mars. Mais j'avoue que c'est bien trouvé. Tu peux m'appeler Raven. Mais suis je enchantée de te connaître?"

Oui, là était la question principale. Qu'elles étaient ses intentions, à lui, en fait? Mais allait il répondre à mes questions? C'est vrai que je n'avais répondu à aucune des siennes, à par mon "nom", pour le reste, cela ne le regardait pas quelque soit son camp. Uniquement mon employeur.

Il ne voulait pas me lâcher. Mais s'il voulait me faire peur, c'était complètement raté. Ce n'était pas le premier non humain que je croisais, loin de là.

"Coupable, peut être, du moins à tes yeux, apparemment. Mais si tu comptais me faire peur avec ta véritable apparence, tu as tout faux. Tu n'es pas le premier inhumain que je vois, bien que ça soit la première fois que je vois quelqu'un comme toi."

Non seulement il ne voulait pas me lâcher, mais en plus, il me serait plus fort. Et se permettait de me faire la morale. Ce genre de considération, je l'avais entendu plus que mon compte chez les prêtres, mais mon arrivée ici m'avait finalement fait rapidement changé d'avis. A son contraire, apparemment. Un idéaliste, je n'avais pas de chance, finalement, ce devait bien être un policier, guinder dans sa morale de paix idiote.
Je crachais.

"Ta morale idiote ne me fait ni chaud ni froid. Je l'ai déjà entendu, et bien plus que tu ne peux l'imaginer. Et je vais même te dire, c'est cette fichue planète qui m'a fait changé d'avis. Et maintenant que je suis là, je compte bien en profiter. Qui pourrait m'en empêcher, toi?"

C'est là qu'il m'attrapa mon autre main et me posa une question, soit disant avant de me passer les menottes. Je ricanais.

"Ce n'est pas parce que tu me tiens que tu vas m'empêcher de partir... Cela pourrait même être dangereux pour toi. Et même si tu me passais les menottes, cela ne m’arrêtais en rien, ni même tes idiots de barreaux. Touche une seule fois à ces joujoux métalliques et je disparais....

Et pour répondre à ta question, inhumain ou non humain, si tu préfère. Extraterrestre fait un peu pompeux, je trouve, comme si cette planète était le centre de l'univers."

Et puis, ma moitié humaine bouscula la démone. Je savais que j'allais devoir partir et je ne voulais pas risquer de le blesser, la lueur rouge de mes yeux s'éteignit enfin.

"Je vais y aller, maintenant. Lâche moi, s'il te plait. Je ne voudrais pas te blesser... Il y a un risque que j'emporte avec moi tes mains, ou tout du moins la partie qui me tiens!
Pour ta question, essaye de deviner. Je ne te dirais rien de plus que ça, que je ne suis pas un ... alien, comme tu dis, mais en quelque sorte si."

C'était vrai du point de vu que je venais d'une autre dimension, sans espoir de retour. De toute façon, je n'avais plus du tout envie de retourner à la vie bien rangée d'Azarath. Je m'amusais bien plus ici. Et puis, je rencontrais des gens intéressants, comme ce Queen, ou celui ci, ce non humain. Bien que ce dernier, je le sentais plus comme un opposant, quelqu'un qui chercherait à me ramener sur le droit chemin. Il pouvait toujours courir.

Concernant les démons, c'était carrément autres choses, ils existaient, mais sur un autre plan de la réalité. Mais ils pouvaient la traverser, mon père en était la preuve vivante, vu qu'il était venu sur terre pour me donner naissance. Aucune idée si d'autres espèces que les prêtes avaient eu vent de ce genre de connaissances. Et autant ça m'avait amusé de lâcher l'information à ce milliardaire pour le perturber et le bousculer dans ses certitudes, autant là, je n'avais pas du tout envie de partager mon petit secret.

Là, j'attendais qu'il se décide. Soit il me lâchait et je filais. Soit il faisait mine de prendre les bracelets métalliques et je filais tout de même, même s'il ne m'avait pas lâcher.

Enfin. Il doutait. En tout cas, j'en avais l'impression. Il semblait en tout cas légèrement moins sur de lui. En même temps, c'était difficile à dire parce qu'il ne le montrait guère. Pourtant, j'en étais presque sure. Rien qu'à la poigne légèrement moins ferme sur mes mains.

Mais ce qu'il proposait... c'était... amusant! Peut être croyait il que j'allais me laisser raisonner parce que j'étais devenue plus gentille. Il était intelligent, je l'avais déjà remarqué. Il était surement en train de se dire que j'avais une double personnalité. Et il avait à la fois raison et à la fois tord. Parce que j'étais tout à fait consciente de tout ce que je faisais. Pas comme la plupart des personnalités multiples. On pourrait dire que c'était juste des voix dans ma tête, bien que ça soit un peu plus complexe que ça.

C'est vrai qu'il y avait comme deux entités en moi, mais la plupart du temps, elles dialoguaient ou négociaient. Parfois, oui, elles se battaient, sans pour autant que je perde le fil de quoi que ce soit. Sa tentative pour me remettre sur le droit chemin était tout à fait distrayante, mais en même temps, je m'y étais un peu attendu, tant la morale qu'il m'avait débité ressemblait à celle des prêtres. Honnêtement, je sentais même un sourire se dessiner sur mes lèvres tellement ça avait été prévisible.

"Pourquoi je ferai un marché avec toi? Tu n'as aucun moyen de me retenir. Je disais ça car je ne souhaite pas te blesser, du moins gravement. Mais si tu insiste à vouloir m'arrêter ou à me retenir... Je partirais quand même. Je ferais juste mon possible pour que tu n'ai aucune lésion."

J'allais ajouter que je ne promettais rien, mais je me rendis brusquement compte que je parlais trop. Il faudrait un jour que j'essaye de résoudre mon problème de pouvoir, mais pour le moment, je ne savais pas trop comment faire. Sur cette planète, il n'y avait pas de manuel sur les pouvoirs qui marchaient mal, et pour cause. Car les humains n'en avaient pas, du moins tout ce que j'avais rencontré jusqu'à présent.

Je décidais de prendre le contre pied de sa proposition.

"Et si c'était toi qui jetais ta morale à la poubelle pour enfin t'amuser? Tu trouve ça drôle de traquer des criminels comme moi? Dis moi, c'est quand la dernière fois que tu as pris du bon temps? Je suppose que ça remonte à loin, tellement t'es guindé dans tes certitudes. Et La dernière fois où tu as senti le frisson de l'aventure, hein?"

A mon avis, j'avais aussi peu de chance de le faire changer d'avis que lui pour moi. Mais qui ne tente rien n'a rien.

Brusquement, une pensée me vint. Et s'il essayait juste de gagner du temps en attendant des renforts? S'il y avait plus qu'un seul policier, j'allais avoir du mal à filer discrètement. Un seul témoin restait peu crédible, surtout pour le genre de pouvoir que j'avais. Mais plusieurs?

Arrête de discuter et file, conseilla la démoniaque. Oui, c'est ce que j'allais faire. J'attendais juste qu'il me réponde, pour la dernière fois, et après, je filerai, en effet. Je n'avais que trop tardé.

"Dernière chance, Martian, après, je file."

Oui, c'était en effet mon dernier avertissement.